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Comment devenir astronaute ? Cursus et Compétences

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Sachez tous d’abord que l’équipe Les Astronautes n’est pas expert en la matière et cet article référence un certain nombre d’informations pouvant être inexactes. Il s’agit ici d’établir une tendance établie sur des faits et les compétences potentiellement requises et est plus à considérer à titre de piste de réflexion pour chaque personne désireuse de devenir astronaute !

Astronaute, Cosmonaute, Spationaute ?

Une petite précision s’impose tout d'abord à propos des termes "astronaute", "cosmonaute" et "spationaute". Ils désignent tous les trois la même chose, c’est à dire un passager ou un pilote d'un véhicule spatial. On utilise le terme astronaute pour des missions américaines, canadiennes ou européennes, le terme cosmonaute quant à lui est utilisé pour des missions russes. Enfin, le terme spationaute est utilisé pour franciser le terme astronaute. On l’utilise en général pour des pilotes français ou européen mais ce n'est pas automatique et ce n'est pas parce que quelqu'un est français qu'on doit forcément dire que c'est un spationaute. Depuis peu, on parle même de "taïkonaute" pour un astronaute de nationalité chinoise.

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Quelle école pour devenir Astronaute ?

Comment faire si vous êtes collégien ou lycéen? Comment vous orienter spécifiquement vers ce métier? Tout d'abord un premier constat : il n'existe pas d'université ou d'école d'astronaute.

C'est après avoir été recruté par une agence spatiale que vous apprendrez le métier et que vous vous préparerez à la mission à laquelle vous est destiné. Si on regarde le recrutement des spationautes français depuis 30 ans, Thomas Pesquet mais pas seulement : Jean-François Clervoy, Claudie Haigneré, Patrick Baudry, Michel Tognini, etc… On se rend compte qu'il y a deux grandes catégories qui intéressent l'agence spatiale européenne (ESA). La première ce sont les spécialistes de l'aéronautique. (pilotes de chasse, pilotes de ligne, ingénieurs en aéronautique, etc) La deuxième ce sont les scientifiques très pointus dans un domaine d'avenir (biologie, chimie, médecine, ect…) et ce à un niveau assez élevé comme par exemple le niveau doctorat.

Recrutements très rares

Contrairement à d'autres carrières, les différentes agences spatiales du monde n'acceptent pas toujours de nouvelles recrues. Aux Etats-Unis par exemple, la NASA annonce que les candidats sont recherchés selon les besoins ponctuels. En Europe, l’agence spatiale européenne (ESA) quant à elle, n'est pas ouverte à la sélection des astronautes depuis 1992. Aux rares occasions où un poste s'ouvre de manière ponctuelle, la compétition est assez rude.

Un exemple concret : en 2016, plus de 18000 personnes ont soumis leur candidature à la NASA dans le cadre d’ouvertures de nouveaux postes. Seulement 120 personnes ont été invitées à un entretien et parmi elles seulement la moitié ont été rappelés. En Europe, les chances d'être sélectionné pour la formation sont également très minces. Lors du dernier recrutement en 2009, 6 seulement ont été sélectionnés sur 8413 personnes, c’est à cette occasion d’ailleurs que fut recruté le français Thomas Pesquet.

Les 6 astronautes recrutés par l'ESA en 2009 (de gauche à droite en commençant par le haut) Tim Peak (Royaume-Uni), Andreas Mogensen (Danemark), Alexander Gerst (Allemagne), Luca Parmitano (Italie) , Samantha Cristoforetti (Italie), Thomas Pesquet (France). (Crédit photo : ESA)

astronautes esa 2009 recrutement

Les qualités à avoir pour devenir astronaute

Lorsqu'il y a une campagne de recrutement pour de nouveaux astronautes, les candidats doivent posséder de vastes connaissances et une grande expérience pour satisfaire et, de préférence, dépasser et sublimer les attentes des critères d'admission au programme de formation. Peu importe d'où ils viennent, les candidats doivent être exceptionnellement forts dans trois domaines clés.

1 – Aptitudes et prédispositions physiques

Ce paramètre-là n’est pas une surprise ! L’espace est très différent de la terre et ce à bien des égards. Les niveaux d'oxygène, la gravité et les températures varient considérablement, ceci signifie qu'un astronaute doit posséder une forme physique exceptionnelle et une capacité d'adaptation aux rigueurs d'un environnement difficile.

Entre autres choses, il y a une limite en ce qui concerne la pression artérielle ainsi que quelques spécifications sur la taille acceptée. C'est à dire ni trop petit ni trop grand (la taille minimale est de 1,50 mètre et la taille maximale de 1,90 mètre). Si vous n'êtes pas de la bonne taille, vous risquez d'être disqualifié car vous ne rentrerez pas dans une combinaison spatiale. L’âge est également un critère, il faut avoir entre 27 et 37 ans au moment du recrutement. En plus de ça, pour des raisons évidentes, vous devrez être en mesure de bien voir avec une vision de 10/10 à chaque œil, que ce soit naturellement ou après chirurgie.

Quelques pistes de réflexion concernant le sport : le parachutisme peut être adapté car cela va vous apprendre à évoluer en milieu hostile et cela améliore la capacité d'équilibre. La plongée sous-marine est également intéressante, tout simplement car les sorties extravéhiculaires s'apparentent à de la plongée. Ce n'est pas pour rien si la NASA entraîne ses astronautes dans un immense bassin à Houston !

L'astronaute américaine Jessica Meir s’entraînant en combinaison spatiale au Johnson Space Center à Houston, Texas. (Crédit photo : Bill Stafford/NASA)

astronaute entrainement

2 – Capacités mentales et sociabilisation

Les futurs astronautes doivent avoir des capacités mentales élevées pour réussir. Il s'agit notamment de la capacité à faire face à des situations de stress élevé ou même la capacité à résister à la douleur.

Le simple fait de décoller et d'atterrir peut être assez brutal et handicaper les astronautes pendant plusieurs jours. 60 à 80% de ceux qui voyagent dans l'espace souffrent du mal des transports spatiaux pendant les deux ou trois premiers jours suivant leur départ, cela peut être causé par des changements dans le fluide entourant le cerveau ou par les effets de gravité sur l'oreille interne.

Cela se traduit par des bouffées de chaleur, des nausées et un état de fatigue intense. Heureusement, cela ne dure généralement pas très longtemps, il est fréquent que presque tout un équipage soit atteint du mal des transports durant une mission. Dans la plupart des missions spatiales, les activités sont limitées pendant les premiers jours.

La vie en communauté doit être également bien gérée. Les vols spatiaux peuvent durer des mois, dans un vaisseau spatial, les astronautes sont entassés tous les jours avec les mêmes personnes. Il sera impératif de bien s'entendre pour affronter avec succès les situations imprévues à mesure qu’elles surviennent. Il sera également nécessaire de bien travailler en équipe afin de mener à bien une mission donnée. Pour ce faire, la capacité à communiquer ne doit pas être un problème, bien souvent en langue étrangère, notamment l’anglais, cette compétence est juste obligatoire pour pouvoir avoir l'espoir d'être sélectionné. Le fait de parler russe et/ou chinois en plus de l'anglais seraient également des atouts très appréciés et un avantage certain face à une rude concurrence (le russe est avec l'anglais une des deux langues officielles à bord de la Station Spatiale Internationale). 

Pour optimiser son apprentissage de langue étrangère, il n'y a pas de secret ! Il faut partir à l'étranger, par exemple durant vos études, dans un pays lointain, frottez-vous aux autres ! Vous allez comme ça développer votre capacité de socialisation et d’adaptation aux situations nouvelles qui pourraient être similaire dans l’espace.

Situation de vie commune dans l'ISS, le savoir vivre avec les autres dans un espace étroit. (Crédit photo : Thomas Pesquet)

Situation de vie ISS

3 – Connaissances, niveau d’étude, heures de vol et spécialisation

Comme dit précédemment, il n’existe pas de cursus spécialisé pour devenir astronaute. Cependant, pour le devenir, il faut déjà avoir un très solide bagage en sciences, en technique, en mathématique et en physique. En terme de qualification, il faut un bac +5 minimum, voir un doctorat dans un (ou plusieurs) domaine scientifique pointu et être en adéquation avec les besoins liés aux futures missions spatiales. Plus vous disposerez d’un cursus diversifié dans le domaine scientifique, plus vous aurez de chances d’être retenu. Les agences spatiales internationales recherchent des candidats aspirants, dont le bagage universitaire est bien étoffé et dont les aptitudes répondent à des besoins particuliers en lien avec les futures expériences à mettre en place dans l’espace. Il faut savoir que même avec un (ou plusieurs) doctorat en poche, vos chances de devenir astronaute sont minimes car les places sont très limitées et les paramètres de recrutement des agences spatiales ne se limitent pas uniquement aux facultés intellectuelles ou techniques.

En règle générale, un futur astronaute doit également pouvoir justifier de 1000 heures de vol minimum. Soit 3 années d’activité environ pour un pilote professionnel. Il sera donc difficile de satisfaire les exigences sans être passé par l’armée de l’air ou d’avoir été pilote de ligne, en effet, la plupart des astronautes sont à l’origine des militaires avant d’être devenu des astronautes.

Les astronautes doivent justifier plus de 1000h de vol et sont bien souvent d'ancien militaire pilote de chasse. Ici, l'astronaute Charles Duke (USA) en visite sur le stand Embraer (société brésilienne dans l’aéronautique) au salon du Bourget. (Crédit photo : Embraer)

astronaute heure de vol

Le salaire d'un astronaute

Le salaire brut mensuel d'un astronaute débutant s'élève à 4.800 euros. Ce chiffre peut atteindre les 8.000 euros bruts mensuels en fin de carrière. Les astronautes travaillant à la NASA gagnent entre 5.100 euros et 11.200 euros par mois. Au Canada, ils touchent environ 5.000 à 9.800 euros par mois. Les spationautes issus des rangs de l'armée sont payés par rapport à leur grade et leurs états de service. Ils gagnent donc généralement moins que leurs collègues civiles. 

Vous l'aurez bien compris, pour devenir astronaute, vous devez être doté d’une motivation sans faille. Les conditions de recrutement des différentes agences spatiales internationales étant très difficiles, le nombre d’élus est très faible. Seule la passion pour l’espace et l’aéronautique permet aux aspirants astronautes de ne pas baisser les bras et de croire en leur rêve ! Partir dans l’espace ou séjourner au sein de l'ISS est un privilège auquel peu de personnes accèdent un jour. En près de 60 années d’exploration spatiale, c'est seulement et approximativement 500 astronautes qui peuvent se targuer d’avoir voyagé dans l’espace.

L'exemple français avec Thomas Pesquet

Thomas Pesquet est à ce jour le dixième français à voler dans l'espace, alors comment en est-il arrivé là ? Tout d’abord, il détient énormément de qualités, il est extrêmement curieux et touche à tout, outre des connaissances techniques très pointues, il y a une ceinture noire de judo, pratique un grand nombre de sports, joue du saxophone et sait parler six langues couramment (français, anglais, russe, espagnol, chinois et allemand). Il est également passionné de littérature, notamment des œuvres de Saint-Exupéry, il va d'ailleurs rendre hommage à cet auteur en organisant un concours sur le thème du petit prince au sein même de l’ISS. C'est aussi un gros travailleur, il répète sans cesse dans ses interviews qu’il croit avant tout aux vertus du travail, il doit sa réussite à un travail acharné et continu dans le temps et a une capacité à se projeter et à rêver sans aucune limite.

Thomas Pesquet est l'exemple français à suivre pour quiconque souhaite devenir astronaute, ici en sortie extravéhiculaire lors de la mission PROXIMA (Crédit photo : ESA)

thomas pesquet proxima

Côté cursus, il a un très bon parcours scolaire, après un baccalauréat scientifique, il intègre une prépa à Rouen, sa ville d'origine, et par la suite l'école ISAE-SUPAERO à Toulouse (Institut Supérieur de l'Aéronautique et de l'Espace). Il fera également une année d'échange à l'école polytechnique de Montréal au Canada. Une fois ses études terminées, il se lance dans la vie professionnelle.

De 2000 à 2002, il se forme en tant que pilote et travaille en même temps en tant qu'ingénieur en dynamique des engins spatiaux. Il sera recruté en 2002 par le Centre National d'Études Spatiales (CNES) et débutera en 2004 une formation de pilote de ligne à Air France. Il obtiendra sa licence en 2006 et sera pilote pour la compagnie et accumulera plus de 2300 heures de vol sur Airbus A320. Il sera également instructeur sur ce même avion en 2008.

En 2008, l'agence spatiale européenne (ESA) lance une grande campagne de recrutement d'astronautes. C'est la chance de sa vie car les campagnes de recrutement de l’ESA sont extrêmement rares. Les dernières avaient eu lieu en 1978 et en 1992. Thomas Pesquet va donc postuler et fera parti en mai 2009 des 6 candidats retenus. Il a alors 31 ans et il est à ce jour le plus jeune candidat retenu par l’agence spatiale européenne.

Beaucoup d'enfants (et de grands enfants) rêvent de devenir astronaute, l'exemple de Thomas Pesquet est inspirant et est à suivre pour quiconque rêve de devenir astronaute. Quoi de mieux pour en savoir d'avantage que de laisser la parole à Thomas Pesquet, qui livre en interview ses conseils et des éléments de son long parcours pour devenir astronaute sur la chaine France 24.

 Les autres opportunités dans le domaine spatial

Si vous vivez en France, vous avez de la chance, l'hexagone est depuis longtemps une des places fortes de l'industrie spatiale c'est d'autant plus vrai si vous habitez à Paris ou dans le sud-ouest. La période est elle aussi propice, le secteur est en pleine croissance et cela se retrouve au niveau des emplois. Ces dernières années, les industries aéronautiques et spatiales ont procédé à 30.000 embauches en France.

Il existe une multitude de métiers techniques liés au spatial, vous pouvez vous faire une petite idée des profils et compétences recherchées en consultant les fiches métiers disponibles sur le site du GIFAS (Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales). Ces emplois dans l'industrie sont essentiellement des métiers techniques et vous pourrez y accéder à différents niveaux d'études allant du bac pro au diplôme d'ingénieur.

Vous pouvez également commencer par fouiller les offres des grands acteurs du secteur comme les géants Ariane GroupeSafranThales ou encore le CNES. Ils disposent tous de section d'offres d'emploi sur leur site. Si vous êtes encore étudiant, vous remarquerez qu'il existe beaucoup d'offres en alternance, de quoi mettre un premier pied dans le domaine spatial !

Les opportunités existent dans le domaine de l'aérospatial, comme dans la construction des futurs satellites de demain. Comme ici, lors de la conception du satellite IRIS de la NASA en 2013. (Crédit photo : NASA)

construction satellite nasa

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