Qu'est que l'ESA ? L'agence Spatiale Européenne ?
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Quand on demande aux gens de nommer les grands acteurs de l'industrie spatiale, ils pensent d’abord aux États-Unis et à la Russie et depuis plus récemment la Chine. Mais croyez-le ou non : l'Espace Européen est aussi un acteur majeur de l’industrie spatiale. L’Agence Spatiale Européenne : l'ESA, dépense presque deux fois plus d'argent chaque année que son homologue russe qui lui à son tour, dépense deux fois plus que les Chinois.
L'ESA est la deuxième plus grande organisation après la NASA quand il s'agit de budget dépensé dans l'espace. Pourtant, aucun astronaute européen n'a jamais été sur la lune, et l'ESA n'a jamais eu sa propre station spatiale ou encore de vaisseau comme les navettes spatiales américaines. En réalité, l'ESA n'a jamais vraiment envoyé un humain dans l'espace. Alors, qu'est-ce que l'agence spatiale européenne fait exactement ? Et qu'ont-ils fait de tout cela l'argent ?
D'abord L'ESRO : European Space Research Organisation
L'ESRO est fondé en 1964 par 10 nations européennes (Allemagne, France, Royaume-Uni, Pays-Bas, Italie, Belgique, Suède, Suisse, Espagne, Danemark)Comme beaucoup de choses en Europe, l'ESA est très compliquée. C'est une organisation dans laquelle un ensemble de pays collaborent tout en ayant leur propre agence nationale. Une sorte d'Union Européenne du voyage spatial. Le CRES (Conseil européen de recherches spatiales) en anglais l’ESRO (European Space Research Organisation), est fondée par 10 nations européennes en 1964 avec l'intention de poursuivre conjointement la recherche dans le domaine spatial au moment où la course à l'espace s'intensifiait entre les USA et les soviétiques. Contrairement à ses contemporains, l'objectif de l'ESRO n'a jamais été de faire preuve d'audace et d’aller là où aucun homme n'était allé auparavant. Ils ont plutôt décidé de se concentrer sur les vols spatiaux.
Collaboration de l'ESA avec la NASA
Le Spacelab est un laboratoire spatial modulaire utilisé durant certaines des missions de la navette spatiale américaine pour réaliser des missions de microgravité ou faire fonctionner des instruments dans le vide.Au début, le budget était faible, donc ils ont commencé petit : Pendant que les États-Unis et l'URSS se faisaient la course pour la lune, les européens lançaient des fusées qui avaient peine à aller dans l’espace, ces premières missions leurs permettaient de collecter énormément de données scientifiques. L'ESRO se concentrait donc sur la recherche mais a finalement décidé qu’ils ne pourraient pas être une agence spatiale digne de ce nom sans astronautes pour toujours, c’est alors qu’ils ont conclu un accord avec la NASA : les européens construiraient un laboratoire annexe pour la toute nouvelle navette spatiale américaine : le Spacelab. En retour, certains astronautes de l'ESA pourraient participer aux missions et donc commencer à aller dans l'espace.
Les astronautes européens ont fini par participer aux missions dans le cadre du programme de la navette spatiale, du début à la fin. Cependant, même s'ils ont collaboré avec la NASA, le programme de la navette spatiale ne s’est pas montré capable de remplir les intérêts et les besoins de chaque gouvernement et organisation des nations européennes, comme les Américains l'avais promis initialement. L’ESRO décide donc de changer de cap.
Fusion de l'ESRO avec l'ELDO pour devenir l'ESA
La fusion entre l'ELDO et l'ESRO donne la création de l'ESA le 30 mai 1975 et compte aujourd’hui 22 membres.En 1975, l'ESRO fusionne avec une autre agence, l’ELDO (European Launcher Development Organisation) ou le Centre européen pour la construction de lanceurs d'engins spatiaux en français (CECLES), les deux institutions spatiales européennes, l'ESRO et l'ELDO fusionnées deviennent l’ESA (l’Agence Spatiale Européenne ou European Space Agency) et le projet ultime est de mettre au point un lanceur européen. La fusée qui en résulte est connue sous le nom de fusée Ariane, et ça s'est plutôt bien passé ! Ariane avait l'avantage d'être capable d’envoyer deux satellites en orbite en même temps et rendre possible les accords "deux satellites envoyé pour le prix d’un" en économisant beaucoup d'argent.
Leader mondial en lancement de satellites avec les fusées Ariane
Le centre spatial guyanais, abrégé CSG, est situé dans les communes de Kourou et Sinnamary, en Guyane française. Il y a environ 12 lancements par an sur le site.Un autre grand avantage de l'ESA est qu'elle a un étonnant centre de lancement spatial. En effet, le centre spatial guyanais se trouve juste au nord de l'équateur, une position idéale pour mettre des satellites en orbite, comme beaucoup d'entre eux sont censés faire le tour de l'équateur terrestre, les européens ont décidé d'aller au plus simple et ça a payé. La navette spatiale américaine, quant à elle, bien que sans aucun doute extrêmement cool, n'est jamais devenu un service bon marché de transport spatial et Ariane finit par être une meilleure opportunité si vous voulez envoyez des satellites dans l’espace à un bon prix.
Toutes les fusées Ariane ayant vu le jour, le but du programme européen Ariane est, initialement, de se rendre indépendant des technologies américaines et russe.Les opérations quotidiennes de lancement d'Ariane ont été remis à une filiale appelée Arianespace, qui devient la première entreprise commerciale spatiale. Ils allaient ensuite être le leader du marché en terme de lancements commerciaux de satellites et de charges utiles jusqu'à ce qu'ils soient balayés par l’entreprise américaine SpaceX.
Pionner en observation et d'étude de l'univers
Avec des astronautes dans l'espace avec le programme américain des navettes spatiales et une fusée opérationnelle prête à être lancée à tout instant, l'ESA se reconcentre à nouveaux sur leurs objectifs initiaux dans le domaine de la recherche. Depuis lors, ils ont entre autres choses : étudié les comètes, catalogué les étoiles, trouvé des tonnes d'exoplanètes, étudié Mars, Vénus, la Lune, le Soleil, et ont atterri sur la lune Titan de la planète Saturne. Ils ont mesuré toutes sortes de rayons gamma et de champs magnétiques et ont travaillé conjointement avec la NASA sur de nombreux projets dont le célèbre télescope Hubble et l'avenir ne s’annonce pas moins passionnant.
Les projets à venir de l'ESA : télescope James Webb, Mars, Mercure
Successeur du télescope Hubble, le télescope James Webb devrait être mis en orbite en fin d'année 2021.Au cours des prochaines années, l'ESA prévoit : d’étudier la matière noire, chercher d'autres exoplanètes, orbiter Mercure avec deux sondes à la fois, faire atterrir un rover sur Mars, chercher des traces de vie sur lunes glacées de Jupiter, et lancer le successeur de Hubble : le télescope spatial James Webb, conjointement développé avec la NASA et l’ASC (Agence Spatiale Canadienne).
Les projets avortés de l'ESA comme Hermès et la station Columbus
Le projet de la navette européenne Hermès (à gauche) a été officiellement annulé en 1992. La projet de station spatiale quant à lui n'a jamais été officiellement lancé.L'ESA a été, et continuera d'être, un pionnier de l'espace non habité et précurseur en terme d'exploration de l’univers. Au cours de sa route, il y a eu des projets pour un véritable vol spatial habité. Pendant un certain temps, le programme Columbus projetait de mettre en orbite une station spatiale européenne accompagnée par une navette spatiale européenne appelée Hermès. Le programme a finalement été annulé, mais une partie de la station spatiale conçue est devenue le laboratoire européen Columbus et fait maintenant partie de la Station Spatiale Internationale. Station vers laquelle, de nos jours, les astronautes de l'ESA se rendent tout le temps.
Le laboratoire européen Columbus est un laboratoire spatial pressurisé construit en Italie et faisant partie de la Station spatiale internationale et est installé depuis 2008.Sous les feux des projecteurs
La plus grande contribution que l'ESA a fait à l'humanité, et où la plupart de son budget va à l'heure actuelle, est la science de la terre. Une grande partie de ce que nous savons sur notre planète et son environnement provient des innombrables découvertes faites par les satellites de l'ESA. Ce genre de mission ne vous apporte pas la gloire comme hisser un drapeau sur la lune ou de construire une station spatiale d'un milliard de dollars le fait. Mais ils sont tout de même importants. L'ESA a toujours été plus qu'heureuse de prendre le siège arrière dans le vaisseau de la course à l’espace derrière les russes et les américains pour faire voler leurs superbes sondes et satellites sous les coups de projecteurs du monde.
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